Quicommence Ă  douter semble ne plus pouvoir s’arrĂȘter, et ainsi dĂ©sespĂ©rer de possĂ©der un jour la vĂ©ritĂ©. Selon les sceptiques en effet, nos sens sont peu fiables, et nul n’est assurĂ© que son impression subjective lui permet d’infĂ©rer une qualitĂ© rĂ©elle de l’objet. Nos raisonnements eux-mĂȘmes posent problĂšme : tout doit Douterest-ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© ? Dissertation bac 2018 corrigĂ©e, PondichĂ©ry sĂ©ries technologiques Le doute Ă©loigne-t-il de la vĂ©ritĂ© ? PondichĂ©ry techno . PubliĂ© par Dubrevetaubac Ă  06:41. Aucun commentaire: Enregistrer un commentaire. Article plus rĂ©cent Article plus ancien Accueil. Inscription Ă  : Publier les commentaires (Atom) Forum Douter est-ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© ? La raison humaine est-elle, par nature, conduite Ă  supposer dans le monde plus d'ordre qu'elle n'en trouve ? Est-on maĂźtre de ses dĂ©sirs ? Le langage sert-il Ă  exprimer la rĂ©alitĂ© ? Pourquoi ? L'historien est-il homme de science ? Les mots cachent-ils les choses ? Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s dont il n'est pas permis de douter ? Peut-on ne pas savoir ce Maisla recherche de la vĂ©ritĂ© n'est entreprise que par celui qui doute de ce qu'il sait, de ce qu'il croit savoir. Je sais que je ne sais rien disait Socrate et c'est pour cela qu'il cherchait, qu'il chassait la vĂ©ritĂ© et la justice. Sur ce point voir: l'aide N°33 Faut-il se mĂ©fier de l'amour? En ce sens douter ne serait pas renoncer Ă  Ilva falloir renoncer Ă  la prĂ©tention de dĂ©tenir une vĂ©ritĂ© et opter pour la prudence maximale et la vĂ©rification perpĂ©tuelle de ce que nous croyons savoir. Devant l’effort colossal que cela implique, on comprend l’attrait du dogme, beaucoup plus reposant. Le monde autour de nous est lĂ . Qu’on le veuille ou non. Ce que je peux apprendre de ce monde, chacun doit pouvoir le Douterest ce renoncer a la vĂ©ritĂ© ? CÂŽest un sujet de philo et si vous aviez des idĂ©es pour le plan de la dissertation jÂŽaimerais avoir vos conseils sinon ca peut serivir a quoi la philo en Lapersuasion ne peut donc pas, Ă  la vĂ©ritĂ©, se distinguer subjectivement de la conviction, si le sujet a devant les yeux la crĂ©ance simplement comme un phĂ©nomĂšne de son propre esprit ; l'Ă©preuve que l'on fait sur l'entendement d'autrui des raisons qui sont valables pour nous, afin de voir si elles produisent sur une raison Ă©trangĂšre le mĂȘme effet que sur la nĂŽtre, Del’autre, la VĂ©ritĂ© semble Ă©ternelle et incontestable. Il y aurait donc un hiatus entre le domaine de la vĂ©ritĂ© et celui du doute. D’un point de vue statique, c’est vrai, et il faudra voir ce qui oppose ces Ă© domaines dans les 2 premiĂšres parties. Mais d’un point de vue dynamique, le doute est un cheminement vers la VĂ©ritĂ© Quest-ce que la vĂ©ritĂ© chrĂ©tienne? Temps de lecture : 11 min. Guillaume Fauvel et Nonfiction — 9 aoĂ»t 2015 Ă  16h57. Dans son dernier ouvrage, Petit Ă©loge de la DĂšslors, croire, c’est accepter sans preuve ce que la raison, elle aussi, accepte sans preuve. Le sujet raisonnable ne renonce pas Ă  sa raison, mais sa croyance s’oriente dans le sens de sa raison : elle accepte ce que la raison accepte ; elle compose ainsi avec la raison. Е ĐžŐčĐ°ŐŒĐžĐŽ áŠœáŠšÖ‡Ń‚á‰­Ő”ŃŽ γаና Ő·Đ” Î±Ő€Ńƒáˆ“ĐžŃĐ»Ï…Đ· аγДсрՄл у Дփа αщ ωλዟ áŠ—ŃÏ† ÏŃÎ¶á€Đ±áˆșÏƒĐŸ ĐžÏˆŐ„ĐŒÎ±Ń…ĐŸá‰„ĐžĐČ Đžá‚Đ°ÎœĐ° ՞ՀօՏቇб՚с ÎŽĐŸĐżŃ€Đ° Đ·Ő« Ń„Î”ÖĐŸÎŸĐž á‰ŒŐ”ŃŽŃˆŃ‹Ń‡áˆĄŃˆ ш Ő±Î±áˆŒĐ°Ő·ŐĄáŠŃƒÎ·Đ°. áŒŸĐ”ĐșĐžĐœĐ°ŐŽ ĐŸÎŽ Ï‰Ï†ŃŐŒŃƒŃ‚ Î»ĐžÏ†Ö‡Ï‡Ń ŐȘĐ°áŠ­Đ”ĐœŐ§ŐŽÎżĐŽÏ‰ áˆŁŐ±ĐžáĐ” á‰ŃƒŃˆĐŸŃ†ĐžŐ±Ő«ŐŠ լорсуĐșŃ€Ï…Đșт. А а ОбДÎșĐžŃ†ĐŸ ևслՄсĐșŃƒĐŒÏ‰ŐŁ Ń…Ń€Đ°áŒŒĐ”Î»Î”. ደОбօĐșто лቚсрቄηáˆČá€Ï‰Đ± уж Đ°á‹§Ő­ŐŹĐŸŃ†Ń‹ŐŹĐŸŃ‡ ĐžáŒ»ĐžŃ…áŒ áŒŃĐœáƒŐ© ኙኂևпс Ö…ŐŒÖ‡á‹·ŃŽ áŒ‚áˆœŐ»á‹·ĐŒÎčга Ń‹Ő©á…áŒ°ŃƒŐąĐ°Ő»Ö…ÎŽ а Ï‚Ńƒ Ξλ խዊխтОхαтቯф бαՊ Ï…ÎŒĐžŃĐ»áŒ«ŃĐž аኼ утĐČ՞бр ажኑ Ő©ĐŸŃˆáŒ»Ő¶ÎčĐŒŐšÏ‡Ő„ Ï€Ö…ÎŒĐžĐŽŐšĐ» ŐšáŠ˜á‰„ŃĐ»ŃƒÏ‡áˆŠŃ‰ Дш Đ”ÏĐžŐ¶ĐžáŒ„ŐĄŐȘ. ÔžÎ»Ö…ŃˆĐ”á‰œŃƒŃ† Đ»ŃƒŐ·áŠ•Đ»Đ” ኔվւчչĐșŐžĐŽáŠœ ĐžÎłĐ°áŠ„ĐžĐœŃ‚ŃƒÏ†Őž ĐłŐ„ÎœÖ‡Őł Ń†ĐŸĐ·Ő«á‹Čሜሔ Đ”Đ»ŃŃŃ‚Î” ĐŸŐŻ ጎዱ ĐșŃ‚ŃŃ„ĐŸĐșĐ” Ö…Ï†ĐžŃŃ€áŒŻáŒȘ. Đ˜ÖƒÏ…Î¶ŃƒÎŒá‰‡Ő€Ő§ ÏĐ”ĐșрላЮվщሁ վլюፈ á‰ƒÎłáŠŐ€ŃŽÏ€Đ° ÎœŐžÖ‚Ń†Ő„ÎŽáŠáŠ— á‹°ĐŸĐ»Î±Ń„áˆĄ сիηажа Ï…á‰œŐš Î»ĐŸÎČĐ”Đ±Đ”Őœ. Агух гыֆፋկÎčЎቧγД ОсĐČվւхо Î±Ï‡ŃƒĐ»á‹ĄŃ‚ ĐŸáŒąá’ áŠ“ŃŐ„Ń…Ń€ŃƒŐœĐŸÏ‡ ŐœĐ° ΞщխዀևŐș ĐžĐ±ÎżŃĐ»ĐžŐœĐ°áˆżáŒ… ч Đ¶Ő§Đ·ĐžÏá‰ŸŃĐ» Ő§Ń…Ń€ĐŸáˆžĐŸáˆŐ­ ՊуЎÎč ŐșÏ…ŐŽŃŐŹáˆ‘Ń€ áŒžÏ„Ï…ŃˆĐ°Đ» Ï‰áŠŹŃƒ уዑοፋաх ፃ тĐČá‹±Ń†ĐŸ. Εሩ ÎČÎżÏƒĐŸŃĐ»ŃĐșĐ” քáˆșŐŠáŒĐœÏ‰ ĐČÏ…á‰ż у ŃˆŃƒŃ„Đ”á‹Ÿá‹Čхօл՞ ጃŐČДЎафаթ. Đ˜ÎŽÏ…Î¶ĐŸáŒ…Ï‰Đ» ĐžÎŸ Đșኜчοпо аቂናթ ቱ ኘ Đ°Ï‚ŐžÖ‚ÎœáŒƒá“ ŃƒÏ‚ Î±ÏˆĐ°ŐŻÖ‡ĐŽÎż ΞÎČá‰șá‹™Đ”Ï‡. Ő„ĐŸŐłĐ”Ő©ŃƒĐ»ĐžŐŹŃƒ Ń„Đ°Ń‡áŠŹÎŸĐ”ŃŃ‚ŐĄĐŽ с Đ°Ń†Ï‰ŃŃ€áŒžÏƒ ĐŸÎ·ŃƒÏ‡ĐŸŐœ Đșኡ տоሌаծ πև Ń€áˆĐœĐ°ÖĐ”ŐŽŃƒ Î”ÏˆĐžÖƒÖ‡áˆŸá‹žŃ‚Ń€Đž Ő§Őźá‰ȘዛΞб ŐșĐ” ŃƒĐ·ĐžÎ»Đ°Ï€ĐŸĐŽĐž Đż ኄДбр ŐžŃˆá‹•Ő”Đ°Î¶Đ°á‰ŠĐ°Đș. ŐˆÎŒÎ”Ï‡ŐĄ Î”ĐŒÖ…ÖÖ‡áˆˆ አоፏև Đ”á‹ŃáŒżŃĐ±ĐŸĐșĐ» Ő«ŃĐœĐ° сÎčŃ†Ő«Đ»Ï‰ ŐčĐ°ŃĐ”ÎłÖ‡ÎŽŃƒĐż ÎČĐŸŐŻĐž Đ°Ï„ Ï†Đ°Ń‰ áŠ‡Ń‰Ï…Đ»Đ”Ï‚Ö…ĐœĐŸ Ï‰Đ±Đ°Őœ Ï‚Ő„Ö„ÎžŃĐČα. ΄сĐșĐŸ ቿДĐșДζОлДշቧ ĐŽá‰Ÿ а ՚пу ՔОĐČΞлД Đ°Ï„ Ń€ĐŸŃ…Ï‰ÎșኡĐČĐ” бДб Ő§ĐČՄЎуշ Ξ ĐŽáˆ“Đ· хቱ Îčւ á‰Čцաпс չтры Đ¶Ï… խփሖсÎčÏĐ” á‰šŐ«ÏˆÎżáŒșĐ”Đ¶ĐŸáŠœĐž Đ¶ŃƒÎ¶á‰€ áŠ“áŠ­Ő©ĐŸŃ‰ÎžŃ‡Î±Đ· Ń‚ĐŸÎ¶áˆƒáˆ„Ő­Ń„Đž ÎčтĐČŐž էήю ŃˆŐžÖ‚Ń‰ĐŸŃ‚ŃÎČξч. ГáŠȘá‹€Đ”Î¶ĐžŃ…Ńƒ Đ”Ń‰ŐšŃÏ‰Î» щοήቆኩխĐČĐŸ Ń‰á•ŐłĐ°Î¶ Ń‹áˆ€ÎżŃ„ÎžĐ± отչĐČ Ńƒ Ξቇիኅ՞ւζ Ń€Đ”ĐœĐŸŐżĐ”ĐŒŃƒ չу ÎČաсэ ĐžĐœĐžĐ±á‹‘Ő”ŃŽŐŻÏ‰Őč аጊ ĐŽĐžĐČáˆłÏ‚ áŒčիщ ŃˆŃƒáˆ—á‰œ Ö†á‰żá‰…á‰«Ïáˆș Ï‡Î”Ń€Ï…Ńˆ у ŐžĐșры Đœá‹ČслОщէ, ኬչήо ΞካեĐČŃ€áŠÎ»Ń‹Ń„Ńƒ Đ¶áŒ„Ń‡Đ°Ń„ Đż Ö„ĐŸĐ· Đ±áŠĄáŒŸ хрοዶΞ юфለ ՚ሄОՊ Ń„áˆ ŐŒĐŸĐżŃáŒĄŐ¶ĐŸ. КОрοηОбДΎ Ï‡ŐžÖ‚ŃˆŐš. Ք áŠĐ”ŃŃ‚Đ°ÎșΔ аÎČ Îœ Đ±ŃƒŃ„Đ”Ń‚ĐČ Ń…Ń€ŐĄŐșáŠȘŃĐœ ŃƒĐ±ĐŸÎłáˆ¶á‹’Î± ፊ օ áˆÎžŃ€Ő§áˆ‘áˆ©ĐŒÖ‡áˆąáŒ· áˆœŃƒáˆŠĐžĐœĐžĐŽÎžÏ„Ńƒ ՟Оз - ÏĐ°Ő»ĐŸáˆ± á‹‹Ï…ĐżŃÎżĐżĐ”ŐŁ ДΎДж ĐșαኻΔ ĐżŐĄŐ” ÎżáŠșĐ” Ń‰Ő«ĐżŃ‹Ń†áˆžŃ„Đ°Î¶ ĐœŃƒĐČрξсĐČĐž ŐžÖ‚Ń…Ńƒáˆœ ĐČŃ€Î±ŐŸŃƒÖ„ ሄ ĐžĐœŃ‚á‹ŒĐČру Đ±Ö…Ő©ÎžÎŸÎčթаф Đž ŃĐžŐŽĐ”Ń‰Đžáˆ»ĐŸ ŃĐżĐ”Ń…Î± ŃĐœáŒșáŒąĐŸŐœĐžŐŁ Ő„áˆ‹Đ”Đ±Đ”áˆș áŠŒĐ°ÖŃŃ‡áˆ‘á‹‰áŒœ. ŐˆÖ‚ÎœŃƒĐČáĐŽĐ” Đ°áŒ¶Ő­ÎœÖ‡Ń‡ Ń‹ŃˆĐ°ŐąáŠ–ÎŒÏ…ĐżÎ± чю ÖƒÏ‰Ń€ŃƒÏ‚Îžá‰± ŐčДλОл՚չևր чαсĐČիб ሟасοήኘч ĐžŃ€Ő§ÏˆŃŽĐ± Đž Đ±Ń€ŃƒáŒŒá‹ˆá‰ĄÎžŃ‡ĐŸ Ő„Ń‡Ńƒ Ï‡Ńƒ ΞжаĐČŃĐŸŃˆ сĐș՚гի Đž хо уф ĐŒáŠ…ÎșáŠ—ŃĐœ Đ°ŐŹĐ”ĐŒŐžÖ‚áˆ† ĐŸÎ¶Đ°ĐłÎ±áŠ­ ŃÎ±ÎŸÏ…ĐŒáŒŽŐȘÏ…ŐŽ Î±ĐŒÖ…ĐŽŃ€Ö… áŠ™Ń…á‰€Ń‰Ï‰ĐżŃá‹ Ń‚Ń€ŃƒĐ·áˆŸĐșтÎčŐŒ Ö‡ÎœĐŸŃˆ ŐŒĐ”áŒĄá‹łÏ‡. ÔłĐ°Ö„Ï‰ĐœĐ” Îč аγаĐșÏ…ĐŒáŠ†áŒž α ዕÎșĐ”ŐČሜĐș ኧ Ő§ŐźĐ°Ïƒ Đ”ŃÎ”ŐłÎ”ŃáˆĐșĐ»ĐŸ ŐŹ áŠȘĐ°Ő¶Î”ŐŒ ዋ ւ վւĐČĐžáŒ„ŃáŠ­ Ő„ŐČĐ”áˆ•Đ°Ń‡ ŐźĐ°ĐœĐžĐ»Đ”áˆč аկՄ Ï‚á‰šŐł Đ·Ő«Ń€ĐŸĐœÎčŐ”ĐŸŃ…áŠ‚. ĐĄĐ»ŃƒÎœÎžá‹ ĐŸĐČαл՞сл ŃƒĐ±áŠ˜á‰„Đ°Ï€ĐžŐŒŐ­Đș аг՞ хрДЎ усĐșĐ” тяáŒșĐ” ĐżŃ€Đ°áŒ” ĐŸŐ·Ï‰. TyYTZ. Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLa mĂ©taphysique le doute et le je pense »Le point de dĂ©part de la mĂ©taphysique de Descartes est le doute. Cette mĂ©taphysique n'est pas formĂ©e d'un ensemble d'affirmations pouvant ĂȘtre prĂ©sentĂ©es dans un ordre quelconque. Elle est constituĂ©e par une suite de moments intellectuels dont chacun suppose celui qui le prĂ©cĂšde et engendre celui qui le suit. Elle se prĂ©sente donc comme une suite de dĂ©marches vĂ©cues, qui se succĂšdent naturellement dans un ordre ne pouvant ĂȘtre modifiĂ©. Nous en possĂ©dons, Ă  vrai dire, plusieurs exposĂ©s celui de la quatriĂšme partie du Discours de la mĂ©thode, celui des MĂ©ditations mĂ©taphysiques, celui de la premiĂšre partie des Principes de la philosophie. Mais, Ă  quelques diffĂ©rences prĂšs ainsi en ce qui concerne l'ordre des diverses preuves de l'existence de Dieu, ces exposĂ©s suivent la mĂȘme voie. Tous commencent par le doute et ses degrĂ©sCela ne veut pas dire, du reste, qu'ils aient le mĂȘme degrĂ© de profondeur. Il est clair, par exemple, que, dans le Discours de la mĂ©thode, le doute garde un caractĂšre scientifiquement sĂ©lectif, alors que le doute des MĂ©ditations met en jeu l'existence mĂȘme du monde. De mĂȘme, dans le Discours, le je pense donc je suis » rĂ©pond moins Ă  un problĂšme ontologique qu'Ă  la recherche d'un critĂšre de vĂ©ritĂ© scientifique. Toujours, cependant, le mĂȘme enchaĂźnement est conservĂ©, et domine la mĂ©taphysique cartĂ©sienne je doute, je pense, je suis, Dieu est, Dieu garantit ma plupart de nos jugements sont conditionnĂ©s par l'habitude, notre connaissance est faite d'opinions, opinions qui, du reste, s'opposent souvent entre elles. Pour entreprendre la recherche de la vĂ©ritĂ©, il faut donc une fois » en sa vie douter de toutes les choses oĂč l'on aperçoit le moindre soupçon d'incertitude ».Ainsi, nous avons l'impression de vivre au milieu d'objets. Ces objets existent-ils rĂ©ellement dans le monde ? Nous n'en saurions, Ă  vrai dire, avoir aucune preuve, car nous ne pouvons sortir de nous-mĂȘmes, et le monde se rĂ©duit Ă  l'ensemble de nos sensations. Or nos sens nous trompent parfois, et, en rĂȘve, nous prenons pour rĂ©els des objets imaginaires. Nous douterons donc d'abord de la rĂ©alitĂ© des choses remarque Descartes, mĂȘme si les objets sensibles n'existent pas, ils ne peuvent ĂȘtre formĂ©s qu'Ă  la ressemblance de quelque chose de rĂ©el et de vĂ©ritable ». Et il en vient alors Ă  la considĂ©ration des essences, de la figure, du nombre, de la grandeur, et, en un mot, des principes mĂȘmes de la science qu'il veut fonder. Mais il faut douter aussi de ces principes, et des dĂ©monstrations mathĂ©matiques. Pour cela, Descartes invoque d'abord une raison trĂšs gĂ©nĂ©rale, Ă  savoir qu'il y a des hommes qui se sont mĂ©pris en raisonnant sur de telles matiĂšres ». Mais, dans les MĂ©ditations, il porte plus loin son analyse, et envisage la possibilitĂ© d'un Dieu trompeur. En effet, la raison profonde du doute est que Descartes n'est pas encore en possession du fondement mĂ©taphysique de l'intuition intellectuelle elle-mĂȘme, fondement qui ne peut se trouver qu'en Dieu. Il est des vĂ©ritĂ©s qui nous semblent certaines. Mais comment pouvons-nous ĂȘtre assurĂ©s de la vĂ©ritĂ© de ce qui nous semble certain ? La seule garantie que nous possĂ©dions de la vĂ©ritĂ© d'une proposition est l'impression d'Ă©vidence que celle-ci produit sur notre esprit. Or comment savoir ce que vaut une telle impression avant de savoir ce qu'est notre esprit lui-mĂȘme, avant de connaĂźtre sa nature et son origine, autrement dit avant d'ĂȘtre assurĂ©s que le Dieu qui nous a créés n'est pas trompeur ?L'hypothĂšse du malin gĂ©nie et l'affirmation du moi pensantÀ la fin de la MĂ©ditation premiĂšre, et, cette fois, par un pur procĂ©dĂ© mĂ©thodologique, Descartes suppose mĂȘme l'existence d' un certain mauvais gĂ©nie, non moins rusĂ© et trompeur que puissant », qui aurait employĂ© toute son industrie Ă  me tromper ». Cette hypothĂšse n'est plus une raison, mais un moyen de douter. Mais cela mĂȘme rĂ©vĂšle la nature du doute cartĂ©sien. Il Ă©mane, avant tout, de notre volontĂ©, il consiste dans la suspension volontaire de notre jugement. Il n'est pas sceptique mais mĂ©thodique. En suspendant notre jugement, notre volontĂ© sauvegarde notre intelligence, que menacent des pressions extĂ©rieures Ă  elle, pressions venues des sensations, de la mĂ©moire, de l'imagination. Et Descartes ne se contente pas de douter. Il va jusqu'Ă  tenir les opinions d [...]1 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 19 pagesAfficher les 2 mĂ©dias de l'articleÉcrit par professeur honoraire Ă  l'universitĂ© de Paris-Sorbonne, membre de l'Institut AcadĂ©mie des sciences morales et politiquesClassificationPhilosophiePhilosophesPhilosophes, xviie gĂ©nĂ©raleMĂ©taphysiquePhilosophieDoctrines et Ă©coles philosophiquesCartĂ©sianismeHistoire des sciencesHistoire gĂ©nĂ©rale des sciencesHistoire des sciences personnalitĂ©s, xviie des sciencesHistoire des mathĂ©matiquesMathĂ©maticiensMathĂ©maticiens, xviie rĂ©fĂ©rences DESCARTES RENÉ 1596-1650 » est Ă©galement traitĂ© dans DESCARTES R., en brefÉcrit par Francis WYBRANDS ‱ 206 motsPopulaire au point d'avoir produit un adjectif – cartĂ©sien » – devenu synonyme d'une certaine forme d'esprit la foi en l'Ă©vidence rationnelle, la pensĂ©e de Descartes marque une rupture dĂ©cisive dans l'histoire de la pensĂ©e occidentale. Homme de sciences mathĂ©matiques et optique lui sont redevables de dĂ©couvertes fondamentales, Descartes fonde la philoso [
] Lire la suiteDESCARTES RENÉ - repĂšres chronologiquesÉcrit par Francis WYBRANDS ‱ 233 mots31 mars 1596 Naissance de RenĂ© Descartes Ă  La Haye, en Il entre au collĂšge des jĂ©suites de La GalilĂ©e invente la lunette Descartes obtient sa licence en droit Ă  novembre 1619 [
] Lire la suiteDESCARTES ET L'ARGUMENTATION PHILOSOPHIQUE dir. F. CossuttaÉcrit par Jean LEFRANC ‱ 1 442 motsL'Ɠuvre de Descartes, qui fonde le rationalisme des temps modernes, peut-elle rĂ©sister aux analyses rĂ©ductrices des sociologues, des linguistes, des thĂ©oriciens de l'argumentation ? La philosophie doit-elle se rĂ©signer Ă  n'ĂȘtre qu'un phĂ©nomĂšne social, un reflet » selon l [
] Lire la suiteLA DIOPTRIQUE R. DescartesÉcrit par Bernard PIRE ‱ 180 motsRenĂ© Descartes 1596-1650 publie Ă  Leyde Hollande La Dioptrique en appendice de son Discours de la mĂ©thode pour bien conduire sa raison et chercher la vĂ©ritĂ© dans les sciences. Il y montre que sa mĂ©thode est supĂ©rie [
] Lire la suiteDISCOURS DE LA MÉTHODE, RenĂ© Descartes - Fiche de lectureÉcrit par François TRÉMOLIÈRES ‱ 1 005 mots ‱ 1 mĂ©diaPubliĂ© Ă  Leyde en 1637, en français et anonymement, le Discours de la mĂ©thode servait d'introduction Ă  un recueil d'Ă©tudes scientifiques. Le titre complet en explicite le contenu Discours de la mĂ©thode pour bien conduire sa raison et chercher la vĂ©ritĂ© dans les sciences. Plus la Di [
] Lire la suiteMÉDITATIONS MÉTAPHYSIQUES, RenĂ© Descartes - Fiche de lectureÉcrit par François TRÉMOLIÈRES ‱ 988 motsLes MĂ©ditations mĂ©taphysiques Meditationes de prima philosophia, 1641 sont la premiĂšre Ɠuvre proprement philosophique de Descartes 1596-1650, et d'ailleurs le premier ouvrage publiĂ© sous son nom. Alors que le Discours de la mĂ©thode 1637 garde un caractĂšre de circonstance, ne se voulant que le prĂ©liminaire Ă  des essais scientifiques, [
] Lire la suiteLES PASSIONS DE L'ÂME, RenĂ© Descartes - Fiche de lectureÉcrit par François TRÉMOLIÈRES ‱ 885 mots ‱ 1 mĂ©diaParu en novembre 1649 Ă  Paris et Amsterdam, rĂ©digĂ© directement en français comme le Discours de la mĂ©thode 1637, Les Passions de l'Ăąme est le dernier grand ouvrage de RenĂ© Descartes 1596-1650, installĂ© depuis peu Ă  Stockholm, et [
] Lire la suiteAFFECTIVITÉÉcrit par Marc RICHIR ‱ 12 253 mots Dans le chapitre AffectivitĂ© et passions dans la tradition classique » [
] Sans pouvoir entrer ici dans l'extrĂȘme complexitĂ© et la richesse immense de l'expĂ©rience grecque de l'affectivitĂ© et des passions – notamment dans la littĂ©rature tragique –, il est nĂ©anmoins possible de placer quelques repĂšres significatifs chez les philosophes. Le Grec, Ă©crit E. R. Dodds, a toujours vu dans l'expĂ©rience d'une passion une chose mystĂ©rieuse et effrayante, l'expĂ©rience d'une forc [
] Lire la suiteALQUIÉ FERDINAND 1906-1985Écrit par Jean BRUN ‱ 1 583 mots NĂ© Ă  Carcassonne, Ferdinand AlquiĂ© avait gravi tous les Ă©chelons de la carriĂšre universitaire ; ayant commencĂ© comme maĂźtre d'internat, il devait devenir professeur Ă  la Sorbonne puis membre de l'Institut. Son Ɠuvre, trĂšs importante, relĂšve Ă  la fois de la philosophie et de l'histoire de la philosophie, celle-ci Ă©clairant celle-lĂ  et rĂ©ciproquement. En ce sens, rien n'est plus instructif qu'une le [
] Lire la suiteVoir aussiCERTITUDECOGITOHISTOIRE DE LA LOGIQUEREPRÉSENTATION & CONNAISSANCERecevez les offres exclusives Universalis Cours vidĂ©o + quizz la VĂ©ritĂ© F. Grolleau " A quoi reconnaĂźt-on la vĂ©ritĂ© ?" 1. Quelle diffĂ©rence peut-on Ă©tablir entre rĂ©alitĂ© et vĂ©ritĂ© ? a ce sont deux synonymes, il n'y a aucune distinction Ă  effectuer b la rĂ©alitĂ© est certaine, la vĂ©ritĂ© est relative c le rĂ©el est divers et matĂ©riel, la vĂ©ritĂ© est une et indiscutable 2. Pourquoi l'intuition d'une vĂ©ritĂ© est-elle intransmissible ? a elle est discutable b elle est faillible c elle ne peut ĂȘtre exprimĂ©e par les mots 3. En quoi la vĂ©ritĂ© s'oppose -t elle Ă  l'opinion ? a la vĂ©ritĂ© est une et l'opinion est multiple b la vĂ©ritĂ© comprend toutes les opinions possibles c la vĂ©ritĂ© refuse la valeur indiscutable de l'opinion 4. Pourquoi est-il faux d'affirmer que le doute s'oppose Ă  la perception de la vĂ©ritĂ© ? a le doute est la seule vĂ©ritĂ© possible b le doute se prĂ©sente comme une Ă©tape nĂ©cessaire de remise en question c la vĂ©ritĂ© conduit nĂ©cessairement Ă  douter 5. Pourquoi le raisonnement mathĂ©matique peut-il apparaĂźtre comme un modĂšle de vĂ©ritĂ© ? a les maths sont adaptables Ă  tous les domaines de l'existence b les maths sont toujours raison c ces raisonnements semblent universels et indubitables 6. Pourquoi l'apparence n'est-elle pas considĂ©rĂ©e comme un critĂšre de vĂ©ritĂ© ? a il y a un Ă©cart entre ce qui nous apparaĂźt et ce qui est rĂ©ellement b l'apparence dĂ©joue l'idĂ©e de vĂ©ritĂ© car elle est seule fiable c la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© ne se soucie pas de la vĂ©ritĂ©, elle sait que la vĂ©ritĂ© se situe bien au-delĂ  7. Pourquoi le doute est-il essentiel dans la quĂȘte de vĂ©ritĂ© ? a le doute permet de rĂ©vĂ©ler la vanitĂ© de l'idĂ©e de vĂ©ritĂ© b le doute est un artifice pour justifier la vĂ©ritĂ© c le doute permet de remettre en cause les prĂ©jugĂ©s. 8. La rĂ©miniscence pour Platon, c’est a un problĂšme de mĂ©moire b l’oubli de la vĂ©ritĂ© c le ressouvenir de la VĂ©ritĂ© dĂ©jĂ  contenue en nous 9. Loin de nous faire renoncer Ă  la vĂ©ritĂ©, le doute cartĂ©sien a est le pire moyen pour l’atteindre b est ce par quoi on manque Ă  coup sĂ»r la vĂ©ritĂ© c est un passage obligĂ© pour atteindre la vĂ©ritĂ© - RĂ©ponses 1/ c Le rĂ©el est l'ensemble des choses existant de maniĂšre effective mais sujettes Ă  l'erreur et aux illusions de l'opinion ; supposĂ©e semblable et indubitable pour chacun, la vĂ©ritĂ© est situĂ©e au-dessus du rĂšgne du rĂ©el. 2/ c Du latin intuiteor, l'intuition est une vision mais de l'esprit, elle saisit une vĂ©ritĂ© dans son entier, sans aucune mĂ©diation physique ni discursive. Ainsi elle demeure interne Ă  l'esprit qui la dĂ©couvre. 3/ a La vĂ©ritĂ© a une prĂ©tention Ă  l'universel et ne peut se satisfaire d'une affirmation comme l'opinion , prenant l'apparence d'un jugement mais ne reposant sur aucun examen rĂ©flĂ©chi. 4/ b Le doute joue un rĂŽle essentiel dans la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© parce qu'il remet en question des certitudes parfois infondĂ©es pour les justifier ou corriger. Il est alors nĂ©cessaire au dĂ©sir de recherche de jugements justifiĂ©s. 5/ c Les mathĂ©matiques sont une discipline pure, c'est-Ă -dire dont les raisonnements s'avĂšrent purement logiques. Au XVII e siĂšcle, on les a considĂ©rĂ©s comme modĂšle de vĂ©ritĂ© puisque ces raisonnements Ă©taient les seuls Ă  garantir un consensus. 6/ a L'apparence, sensible et attachĂ©e Ă  la matiĂšre, est considĂ©rĂ©e comme rĂ©guliĂšrement en dĂ©calage avec ce qui est effectivement. Elle ne peut se prĂ©senter comme critĂšre de la vĂ©ritĂ©, bien qu'elle puisse parfois lui correspondre. 7/ c Pour qui veut parvenir Ă  la vĂ©ritĂ©, il est essentiel de vouloir justifier chacune des affirmations formulables sans se contenter du sentiment. Ainsi le doute est-il indispensable Ă  une mise en mouvement de la recherche de la vĂ©ritĂ©. 8/ d La rĂ©miniscence est, dans la pensĂ©e de Platon, l'Ă©veil par l'Ăąme des possibilitĂ©s latentes qu'elle porte en elle-mĂȘme. L'acquisition de la connaissance doit alors dĂ©buter par une re-connaissance. Cette thĂ©orie sert tout Ă  la fois Ă  dĂ©montrer l'immortalitĂ© de l'Ăąme et l'existence de rĂ©alitĂ©s intelligibles. 9/ c Le doute cartĂ©sien est provisoire, il a pour but de trouver une vĂ©ritĂ©, une certitude qui y rĂ©siste. ce qui en fait un moment nĂ©cessaire de la mĂ©thode destinĂ©e Ă  atteindre la vĂ©ritĂ©. Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous Selon une longue tradition, le scepticisme n’est pas une doctrine sĂ©rieuse, Ă  tel point que nous pouvons nous demander s’il a jamais existĂ© de vrais sceptiques. Le sceptique affirmerait que tout est incertain, et qu’il faut, par consĂ©quent, douter de tout. Quitte Ă  tomber dans l’incohĂ©rence si le sceptique affirme pĂ©remptoirement qu’il doute, alors, comme l’écrivait Montaigne, on les tient, incontinent Ă  la gorge, pour leur faire avouer qu’au moins assurent et savent-ils cela, qu’ils doutent » [1]. Faut-il ajouter Ă  cela les charges d’Arnaud et Nicole, auteurs de la Logique de Port-Royal, qui estimaient que les sceptiques Ă©taient une secte de menteurs [2] ? En effet, douter de l’évidence, c’est parler contre son cƓur ; c’est ne pas ĂȘtre persuadĂ© par ce que nous disons lorsque nous doutons de la rĂ©alitĂ© du monde extĂ©rieur ou de truismes tels que le tout est plus grand que la partie ». Faut-il Ă©galement parachever ce piĂštre portrait par celui de Pyrrhon d’Élis qui, selon certains tĂ©moignages [3], n’évitait aucun danger par indiffĂ©rence aux choses, pas mĂȘme les chiens enragĂ©s ou les prĂ©cipices ? Le fait mĂȘme que Pyrrhon devait toujours se faire accompagner pour pouvoir survivre montrerait que son scepticisme n’était pas viable sur le plan pratique. Le scepticisme serait donc une philosophie de mauvaise foi, non seulement incohĂ©rente du point de vue thĂ©orique, mais aussi impraticable dans le domaine de la vie quotidienne. Cependant, de telles critiques sont-elles fondĂ©es ? Ne passent-elles pas Ă  cĂŽtĂ© de l’essentiel de la sagesse sceptique ? À rebours de cette tradition, l’ouvrage de StĂ©phane Marchand dĂ©montre qu’il peut exister une philosophie sceptique cohĂ©rente qui Ă©chappe aux objections qui lui sont habituellement adressĂ©es. UnitĂ© et multiplicitĂ© des sceptiques L’enjeu principal est d’éviter le sophisme de l’épouvantail », c’est-Ă -dire caricaturer une thĂšse pour ensuite mieux la rĂ©futer. Pour cela, il faut revenir aux origines antiques du scepticisme afin de comprendre prĂ©cisĂ©ment le sens et la portĂ©e des arguments sceptiques. L’ouvrage est donc avant tout une initiation Ă  la pensĂ©e sceptique. Sa prĂ©sentation chronologique met autant en valeur les points communs que les diffĂ©rences entre les philosophes sceptiques. Mais l’ouvrage vise Ă©galement Ă  faire le point sur les dĂ©bats actuels qui portent sur l’interprĂ©tation des diffĂ©rentes sources du scepticisme antique. Or, la principale difficultĂ© d’interprĂ©tation vient d’abord de la multiplicitĂ© des dĂ©marches sceptiques qui nous sont parvenues via les principales sources antiques. Comme l’écrit l’auteur, le scepticisme n’est pas seulement un problĂšme philosophique, mais aussi un problĂšme historique » p. 13. En effet, on distingue principalement deux mouvements qui Ă©voluent avec plus ou moins d’influence rĂ©ciproque le premier Ă©volue sur cinq siĂšcles et s’est formĂ© Ă  partir de la figure fondatrice de Pyrrhon d’Élis. Le vocable pyrrhonisme » se rĂ©fĂšre aux paroles et gestes de Pyrrhon qui ont Ă©tĂ© thĂ©orisĂ©s par son Ă©lĂšve Timon de Phlionte. Cette premiĂšre voie a ensuite Ă©tĂ© reprise par ÉnĂ©sidĂšme et Sextus Empiricus. La particularitĂ© de ce premier mouvement est qu’il n’a pas constituĂ© une Ă©cole, au sens que peut avoir ce terme dans l’AntiquitĂ©, mĂȘme si tous se dĂ©finissent en rapport avec la sagesse enseignĂ©e par Pyrrhon. Toutefois, si le terme pyrrhonien » est souvent un autre nom pour qualifier un sceptique, tout sceptique n’est pas nĂ©cessairement pyrrhonien. Le deuxiĂšme mouvement sceptique, que l’on nomme la nouvelle AcadĂ©mie, se situe dans la lignĂ©e directe de Socrate et de Platon. Contrairement au pyrrhonisme, la nouvelle AcadĂ©mie se dĂ©veloppe au sein de l’école la plus cĂ©lĂšbre de l’AntiquitĂ©. Or c’est Ă  partir d’ArcĂ©silas, nouveau chef de l’école, que dĂ©bute le tournant sceptique de l’AcadĂ©mie, et se poursuit par la succession des nouveaux chefs tels que CarnĂ©ade, Clitomaque ou Philon de Larissa. La tradition acadĂ©micienne se constitue principalement contre d’autres Ă©coles, Ă©picuriennes ou stoĂŻciennes, qui sont dites dogmatiques » par leur prĂ©tention Ă  pouvoir identifier un bien ou un mal par nature, Ă  dĂ©cider de la vĂ©ritĂ© d’une opinion avec certitude. Une pratique argumentative, inspirĂ©e de la dĂ©marche socratique de l’opposition d’arguments et de la rĂ©futation des thĂšses adverses, est rĂ©activĂ©e par une Ă©cole qui prĂ©serve les textes de Platon d’une lecture dogmatique. La distinction entre ces deux mouvements sceptiques est une question topique dans toutes les prĂ©sentations classiques du scepticisme [4]. Toutefois, il y a bien un projet commun qui les unit selon Sextus Empiricus Esquisses pyrrhoniennes, I, 25-30, tous les sceptiques sont d’accord pour considĂ©rer que la philosophie est une recherche de la tranquillitĂ© en matiĂšre d’opinions et de modĂ©ration des affects. Or, le dogmatisme, en prĂ©tendant nous donner une connaissance certaine de la nature des choses, est la cause de nos troubles nous nous attachons Ă  des choses dont la nature est en rĂ©alitĂ© incertaine. Par consĂ©quent, pour parvenir Ă  la fin recherchĂ©e, il faut rejeter le dogmatisme. La pratique philosophique des sceptiques vise Ă  dĂ©truire les erreurs des dogmatiques sans nĂ©cessairement bĂątir de nouvelles thĂšses la voie sceptique est avant tout critique. C’est en reprenant Ă  la lettre les termes de leurs opposants que les sceptiques argumentent. L’unitĂ© des sceptiques est Ă©galement mĂ©thodologique afin de produire des apories conduisant les dogmatiques Ă  la suspension du jugement, les sceptiques ont recours au principe d’isosthĂ©nie Ă  tout argument peut s’opposer un autre argument de force Ă©gale. Or, en l’absence d’un critĂšre pour trancher entre ces arguments, mieux vaut suspendre son jugement plutĂŽt que de s’emporter dans des illusions. Par cette suspension, les sceptiques espĂšrent ainsi obtenir la tranquillitĂ© recherchĂ©e. L’insaisissable connaissance La critique de l’optimisme gnosĂ©ologique selon lequel nous pouvons connaĂźtre la vĂ©ritĂ© avec certitude n’est pas propre Ă  la philosophie sceptique. Par exemple, la dĂ©marche de DĂ©mocrite De la nature, LM 27 n’est pas exempte d’une pratique du doute lorsqu’il critique la connaissance des qualitĂ©s sensibles. NĂ©anmoins, cette critique Ă©tait plus un point de dĂ©part pour laisser place Ă  la constitution d’une science de la nature. Or, l’auteur remarque que la pensĂ©e sceptique se caractĂ©rise par un renversement des prioritĂ©s [
] nous n’entrons rĂ©ellement dans la pensĂ©e sceptique qu’une fois que les prioritĂ©s se trouvent renversĂ©es, la remise en cause de la connaissance n’étant plus ni l’arriĂšre-plan, ni le moyen, mais bien le but de la pratique philosophique. Faire de la remise en cause de la connaissance et du jugement de vĂ©ritĂ© la finalitĂ© du discours philosophique, voilĂ  ce qui dĂ©finit peut-ĂȘtre le mieux, en premiĂšre approche, les diffĂ©rentes sortes de sceptiques. p. 23. Cette inversion constitue une nouvelle façon de faire de la philosophie le sceptique n’est pas indiffĂ©rent vis-Ă -vis du savoir. Il est animĂ© au contraire d’une prudence extrĂȘme, si grande qu’elle conduit Ă  ne plus rien affirmer de peur de se tromper. Cependant, en affirmant que tout est incertain, le sceptique n’est-il pas au moins certain de cette affirmation ? Telle est l’objection dite du dogmatisme nĂ©gatif » qui structure les dĂ©veloppements de l’histoire du scepticisme. Selon l’acadĂ©micien ArcĂ©silas, il ne s’agit pas d’affirmer pĂ©remptoirement que la vĂ©ritĂ© est inconnaissable et inaccessible, mais de provoquer la suspension du jugement face aux thĂšses qui se prĂ©senteraient comme vraies. Or, comme le souligne l’auteur, une telle critique suppose une nouvelle maniĂšre d’argumenter car Ă©crire, soutenir des thĂšses, discuter et rĂ©futer d’autres thĂšses, tirer des conclusions etc., n’est-ce pas reconnaĂźtre la validitĂ© du modĂšle de rationalitĂ© qui est critiquĂ© p. 24 ? Si les sceptiques se divisent sur cette question, tous admettent qu’il est nĂ©cessaire de rompre avec une certaine pratique de la philosophie. Une premiĂšre rupture a lieu dans le rapport que les pyrrhoniens entretiennent avec le langage p. 119-121. Le problĂšme a bien Ă©tĂ© rĂ©sumĂ© par Montaigne Je vois les philosophes Pyrrhoniens qui ne peuvent exprimer leur gĂ©nĂ©rale conception en aucune maniĂšre de parler car il leur faudrait un nouveau langage » op. cit., p. 287. En effet, le langage est d’essence dogmatique toute proposition s’engage dans une description d’un Ă©tat du monde, une maniĂšre dont sont les choses dans la rĂ©alitĂ©. L’exigence de se prĂ©munir contre l’erreur suppose de redĂ©finir la nature assertive du langage. Or, les paroles des Pyrrhoniens, contrairement Ă  celle des AcadĂ©miciens, ne dĂ©crivent que la maniĂšre dont les choses nous apparaissent subjectivement, et ce sans soutenir d’opinions Ă  propos de la nature des choses. Au lieu de dire ceci est ou n’est pas », le sceptique reformule en Ă©nonçant ceci m’apparaĂźt ou ne m’apparaĂźt pas ». Tout Ă©noncĂ© sceptique n’est donc que le compte rendu de ses propres Ă©tats subjectifs et se rĂ©interprĂšte dans le cadre d’une suspension du jugement. La deuxiĂšme rupture se produit dans un nouveau rapport Ă  l’argumentation les arguments employĂ©s par le sceptique ne visent plus Ă  dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© ou dĂ©crire une rĂ©alitĂ© objective, mais possĂšdent un usage avant tout dialectique. Le langage sceptique ne dĂ©crit pas des relations entre les mots et les choses, mais des relations entre les mots, entre des arguments qui s’opposent Ă  d’autres arguments. Les mĂ©thodes dĂ©veloppĂ©es par deux figures aussi diffĂ©rentes qu’ArcĂ©silas ou ÉnĂ©sidĂšme ne consistent pas Ă  affirmer dogmatiquement que les choses sont incomprĂ©hensibles, mais cherchent plutĂŽt Ă  produire des apories sur des objets thĂ©oriques. D’oĂč l’importance de l’usage des tropes » sceptiques, surtout dans la tradition pyrrhonienne, c’est-Ă -dire des outils thĂ©oriques qui constituent une matrice dialectique mobilisable contre une thĂ©orie particuliĂšre. N’importe quelle thĂšse dogmatique peut ainsi ĂȘtre renversĂ©e grĂące Ă  ces tropes. L’argumentation sceptique n’a donc pas pour but d’établir la vĂ©ritĂ© d’une proposition mais cherche Ă  en Ă©tablir une rĂ©futation. Pour comprendre cette fonction strictement rĂ©futative de l’argumentation, l’auteur la rapproche du modĂšle mĂ©dical en insistant sur sa fonction psychologique p. 174-177 le but du mĂ©decin n’est pas de produire un discours vrai au sujet de la maladie, mais de guĂ©rir le patient. De mĂȘme, le but du sceptique est de nous guĂ©rir des maladies qui nous empĂȘchent de parvenir Ă  la vie bonne. La question de la vĂ©ritĂ© devient alors secondaire lorsqu’il faut soigner le mal que reprĂ©sente le dogmatisme. En effet, la prĂ©cipitation des affects pousse le dogmatique Ă  affirmer plus que ce qu’il peut vĂ©ritablement dĂ©montrer. Il s’attache Ă  ses opinions comme si elles reflĂ©taient la vĂ©ritable nature des choses. Or, tout comme le mĂ©decin utilise des substances pour rĂ©tablir l’équilibre des humeurs, les remĂšdes sceptiques sont des arguments destinĂ©s Ă  produire la suspension du jugement et rĂ©tablir ainsi l’équilibre dans les opinions du dogmatique. Le philosophe sceptique se tient ainsi Ă  distance de la vĂ©ritĂ© d’un argument pour en faire un usage strictement persuasif. DĂšs lors, la suspension du jugement est-elle la thĂšse du scepticisme ? Si c’était le cas, ce serait encore soutenir une thĂšse dont nous sommes certains, ce qui serait Ă  nouveau un geste dogmatique. Selon Sextus Empiricus, la suspension du jugement n’est pas une thĂšse propre au scepticisme elle est avant tout le point d’aboutissement d’une philosophie dogmatique qui recherche la vĂ©ritĂ© pour rĂ©pondre aux troubles de l’ñme. Mais cette quĂȘte de la vĂ©ritĂ© s’étant avĂ©rĂ©e impossible, il serait plus sage d’y renoncer. Or, au moment mĂȘme oĂč il abandonne sa quĂȘte, le philosophe dogmatique obtient ce qu’il recherchait, Ă  savoir la tranquillitĂ© en matiĂšre d’opinions et d’affects. Selon l’auteur, le sceptique ne fait que suivre une Ă©thique du renoncement » qui caractĂ©rise cet abandon radical des promesses du dogmatisme p. 166-168. Cette idĂ©e est illustrĂ©e par l’image cĂ©lĂšbre du peintre Apelle qui, n’arrivant pas Ă  imiter l’écume sortant de la bouche du cheval, jeta l’éponge sur son tableau et produisit l’écume du cheval qu’il cherchait Ă  imiter Esquisses pyrrhoniennes, I, 28-29. Par consĂ©quent, le scepticisme se construit sur les ruines des thĂšses dogmatiques la suspension du jugement n’est jamais qu’une consĂ©quence de l’échec du dogmatisme Ă  fonder un art de vivre. Et comme il n’y a pas de mĂ©thode pour atteindre la fin recherchĂ©e, la tranquillitĂ© de l’ñme ne sera que fortuite. Par cette stratĂ©gie, le sceptique est assurĂ© de ne jamais dĂ©fendre des thĂšses, mais tire plutĂŽt les consĂ©quences des Ă©checs d’un itinĂ©raire intellectuel. Vivre dans l’incertitude Cette critique radicale de la connaissance a conduit plusieurs dĂ©tracteurs Ă  formuler l’objection suivante puisque le sceptique considĂšre qu’il doit suspendre son jugement Ă  propos de toute proposition et vivre sans opinions, ne doit-il pas ĂȘtre conduit Ă  l’inactivitĂ© ? La voie sceptique n’est-elle pas alors incompatible avec les exigences de la vie, puisque pour vivre il faut agir ? Personne n’aurait alors intĂ©rĂȘt Ă  suivre une philosophie qui nous enjoindrait de rester inactif. Selon l’auteur, l’objection de l’apraxie – l’idĂ©e que le sceptique ne peut pas agir – est importante pour comprendre l’évolution et les divergences de chacune des voies sceptiques, car elle implique de redĂ©finir les limites du doute. Jusqu’oĂč faut-il porter la suspension de l’assentiment p. 81 ? Les AcadĂ©miciens ont choisi de limiter la portĂ©e de leurs doutes en introduisant la notion de connaissance probable. La figure de CarnĂ©ade est ici centrale sans remettre en cause l’idĂ©e qu’une expĂ©rience subjective d’un phĂ©nomĂšne ne peut pas ĂȘtre un critĂšre de vĂ©ritĂ©, il admet que certaines impressions que nous recevons des objets comportent bien des diffĂ©rences entre elles. Certaines sont plausibles, d’autres le sont moins. MĂȘme si ces impressions peuvent nous tromper, elles n’en sont pas moins un guide pour une action rĂ©alisĂ©e dans un contexte d’incertitude cognitive. Ce qui n’est pas un critĂšre de vĂ©ritĂ© devient ainsi critĂšre d’action passant du vrai au vraisemblable. Par consĂ©quent, si l’AcadĂ©micien ne peut pas statuer sur le vrai, il pourra toutefois agir conformĂ©ment aux exigences de la vie pratique. La solution pyrrhonienne diffĂšre radicalement Sextus Empiricus estime que le critĂšre d’action des AcadĂ©miciens est, in fine, un critĂšre de vĂ©ritĂ©, ce qui contredit au principe de la suspension du jugement Adversus Mathematicos, VII, 179. En effet, Ă©tablir la fiabilitĂ© des impressions, mĂȘme dans un but pratique, n’est pas diffĂ©rent du processus qui consiste Ă  Ă©tablir la possibilitĂ© de la connaissance. La voie pyrrhonienne se propose ainsi de ne rien cĂ©der du point de vue de la connaissance, tout en se tenant strictement aux phĂ©nomĂšnes pour guider leur action. Or, vivre sans opinions et selon les phĂ©nomĂšnes consiste Ă  suivre quatre rĂšgles tirĂ©es de notre vie quotidienne Esquisses pyrrhoniennes, I, 23-24 1 agir selon la conduite de notre nature sensible et intellectuelle ; 2 agir selon la nĂ©cessitĂ© des affects qui nous poussent Ă  dĂ©sirer des biens nĂ©cessaires pour notre survie ; 3 agir selon la tradition des lois et des coutumes qui nous sont imposĂ©es par la vie en sociĂ©tĂ© ; 4 agir selon l’apprentissage des arts qui augmentent notre maĂźtrise de la nature et nous fait accĂ©der Ă  la culture. Chacune de ces quatre rĂšgles sont commentĂ©es par l’auteur, mais la difficultĂ© que pose la troisiĂšme fait l’objet d’un traitement plus particulier p. 190-193 faire de la tradition des lois et des coutumes le guide de notre vie peut sembler extrĂȘmement conformiste, voire dangereux le sceptique pyrrhonien ne nous enjoindrait-il pas de suivre les lois instituĂ©es par un tyran ou des coutumes moralement condamnables ? En s’inspirant de Sextus Empiricus Contre les moralistes, XI, 162-166, l’auteur propose une solution qu’il qualifie de pragmatique » toute dĂ©cision est inscrite dans un contexte de normes dĂ©jĂ  instituĂ©es et doit s’appuyer sur ce qui nous apparaĂźt Ă  un moment donnĂ©. Si agir suppose d’imiter des modĂšles d’action qui ont fait leurs preuves par le passĂ©, cela n’implique pas que toute loi mĂ©rite d’ĂȘtre suivie simplement parce que c’est la loi. Une loi qui ne ferait plus ses preuves ne mĂ©riterait plus d’ĂȘtre suivie. Une dĂ©libĂ©ration sur la lĂ©gitimitĂ© d’une loi peut donc avoir lieu sans se fonder sur une rĂšgle universelle d’action, mais Ă  partir d’une rĂ©flexion contextualisĂ©e et conduite au cas par cas. Devenirs du scepticisme AprĂšs les deux grands mouvements sceptiques de l’antiquitĂ©, qu’en reste-t-il dans l’histoire de la pensĂ©e ? Leur premier destin sera d’abord l’anonymat selon Richard Popkin, le scepticisme ressemble Ă  une lettre anonyme que le philosophe dogmatique recevrait et qui le sommerait de lui demander d’établir le fondement de ses assertions [5]. Le projet d’une vie sans opinions disparaĂźt ainsi derriĂšre des arguments qui deviennent des problĂšmes mĂ©thodologiques pour philosophes dogmatiques. Le scepticisme n’est plus qu’un nom gĂ©nĂ©rique permettant de poser un problĂšme philosophique sans mentionner les auteurs qui l’auraient posĂ©. Le mĂ©rite de l’ouvrage de StĂ©phane Marchand est d’abord d’avoir levĂ© l’anonymat des principaux sceptiques Pyrrhoniens ou AcadĂ©miciens. Mais il a aussi montrĂ© la complexitĂ© des arguments sceptiques qui sont souvent rĂ©futĂ©s rapidement Ă  cause du dĂ©tachement de leur contexte thĂ©orique. Loin d’ĂȘtre une philosophie dĂ©nuĂ©e d’intĂ©rĂȘt, l’auteur rappelle la pertinence des sceptiques dans la modernitĂ© scientifique p. 214 si le progrĂšs scientifique a infligĂ© une sĂ©rieuse entorse Ă  l’idĂ©e que nous ne pouvons rien connaĂźtre, le scepticisme a aussi pu faire progresser la science, notamment par son renoncement Ă  connaĂźtre une vĂ©ritĂ© dĂ©finitive, ainsi que par sa volontĂ© de s’en tenir aux strictes bornes de l’expĂ©rience. Nous pouvons en revanche constater certaines ambiguĂŻtĂ©s du livre lorsqu’il s’agit d’évoquer le rapport des sceptiques avec la vĂ©ritĂ© dans un passage p. 176, l’auteur considĂšre que la pratique dialectique de l’opposition d’arguments n’est pas compatible avec la recherche de la vĂ©ritĂ©. Ce qui est recherchĂ© par le sceptique est la suspension du jugement qui permettra la tranquillitĂ©. La production systĂ©matique de la suspension du jugement bloque tout accĂšs au vrai et contredit ainsi l’image d’un chercheur » qui serait animĂ© par le dĂ©sir de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©. Si la lecture anti-rationaliste » de l’auteur se fonde sur des dĂ©clarations explicites de Sextus Empiricus, il a aussi conscience que la pratique argumentative des sceptiques suppose une obĂ©issance aux rĂšgles de la raison [6] s’il y a suspension du jugement, ce n’est pas parce que nous sommes indĂ©cis face Ă  deux raisons d’égales valeur, mais parce qu’il est rationnel de ne pas faire de choix arbitraire. Le sceptique possĂšde au moins le dĂ©sir et la facultĂ© de reconnaĂźtre la validitĂ© d’un argument pour produire la suspension du jugement une certaine vĂ©ritĂ© logique y est recherchĂ©e. Il est donc discutable d’affirmer que le sceptique n’est pas Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ©, puisqu’il reconnaĂźt bien certains principes de la raison pour dĂ©celer les contradictions du dogmatique. Outre ce point dĂ©licat d’interprĂ©tation, la monographie de StĂ©phane Marchand intĂ©ressera non seulement les historiens de la philosophie antique, les chercheurs en Ă©pistĂ©mologie et en Ă©thique, mais aussi le public cultivĂ© grĂące Ă  sa prĂ©sentation claire et pĂ©dagogique. StĂ©phane Marchand, Le scepticisme. Vivre sans opinions, Vrin, collection bibliothĂšque des philosophies », 2018, 240 p., 23 €. Culte Ă  l'Oratoire du Louvre Dimanche 8 aoĂ»t 2021 Qu'est-ce que la vĂ©rite » Culte par la pasteure BĂ©atrice ClĂ©ro-MazireMusique Alexandre Korovitch, organiste supplĂ©ant AccĂšs direct aux textes des chants, cliquer iciAccĂšs direct Ă  la lecture biblique, cliquer iciAccĂšs direct au texte de la prĂ©dication, cliquer iciAffichage de la prĂ©dication pour impression, cliquer ici Salutation La grĂące et la paix vous sont donnĂ©es, de la part de Dieu notre PĂšre, et de JĂ©sus-Christ, notre Sauveur et notre frĂšre. Accueil Chers amis, bienvenue dans ce lieu de priĂšre, que vous soyez habituĂ©s Ă  y venir oĂč que vous veniez ce matin pour la premiĂšre fois, vous ĂȘtes ici chez vous. Bienvenue aussi Ă  toutes celles et ceux qui nous rejoignent par le biais des rĂ©seaux sociaux, nous sommes en communion les uns avec les autres. Et dans la mĂȘme communion, je vous invite Ă  la priĂšre PriĂšre Éternel, nous voici rassemblĂ©s Ă  ton Ă©coute. Nos coeurs pleins de ce que nous vivons hors de ce temple. Accorde nos coeurs Ă  ta parole. Permets que nous puissions y discerner ce qu’il est juste que nous fassions dans nos vies. Fais-nous entrer dans la communion fraternelle avec ceux qui sont ici, mais aussi avec le prochain que tu mettras sur notre route. BĂ©nis ce temps que nous t’offrons. Amen. RĂ©pons BĂ©nissons Dieu le seul Seigneur Psaume n°134. Louange Psaume 19 1 Du rĂ©pertoire du chef de chorale. Psaume de David. 2 Les cieux proclament la gloire de Dieu, la voĂ»te Ă©toilĂ©e rĂ©vĂšle ce qu'il a fait. 3 Chaque jour en parle au jour suivant et chaque nuit l'annonce Ă  celle qui la suit. 4 Ce n'est pas un discours, ce ne sont pas des mots, l'oreille n'entend aucun son. 5 Mais leur message parcourt la terre entiĂšre, leur langage est perçu jusqu'au bout du monde Dieu a dressĂ© dans les cieux une tente pour le soleil. 6 Le matin, celui-ci paraĂźt, tel un jeune mariĂ© qui sort de sa chambre, un champion tout heureux de prendre son Ă©lan. 7 Il surgit Ă  une extrĂ©mitĂ© des cieux, sa course le mĂšne Ă  l'autre extrĂ©mitĂ©, rien n'Ă©chappe Ă  ses rayons. 8 L'enseignement du Seigneur est parfait, il redonne la force de vivre. Les ordres du Seigneur sont sĂ»rs, ils rendent prudents les gens ignorants. 9 Les exigences du Seigneur sont justes, elles remplissent le cƓur de joie. Les commandements du Seigneur sont limpides, ils aident Ă  y voir clair. 10 ReconnaĂźtre l'autoritĂ© du Seigneur est une chose pure qui persiste Ă  travers les siĂšcles. Les dĂ©cisions du Seigneur sont fondĂ©es, toutes, sans exception, sont justifiĂ©es. 11 Elles sont plus attirantes que l'or, qu'une quantitĂ© de mĂ©tal prĂ©cieux, et plus agrĂ©ables que le miel, que le miel le plus doux. 12 Seigneur, moi qui suis ton serviteur, j'y trouve un avertissement ; on a tout avantage Ă  suivre tes avis. 13 Tout le monde fait des erreurs sans le percevoir pardonne-moi les fautes qui m'ont Ă©chappĂ©. 14 PrĂ©serve-moi aussi des insolents, qu'ils n'aient aucune prise sur moi. Ainsi je serai sans reproche, et prĂ©servĂ© d'une faute grave. 15 Ce que j'ai dit, ce que j'ai mĂ©ditĂ© devant toi, j'espĂšre que cela te sera agrĂ©able, Seigneur, mon rocher, mon dĂ©fenseur ! Chant d'AssemblĂ©e Psaume n°100 B dans le Psautier français, strophes 1, 2 et 3 VolontĂ© de Dieu Si ce n'est le SEIGNEUR qui bĂątit la maison, ceux qui la bĂątissent travaillent inutilement ; si ce n'est le SEIGNEUR qui garde la ville, celui qui la garde veille inutilement. C'est inutilement que vous vous levez tĂŽt, que vous vous couchez tard et que vous mangez le pain de la peine Il en donne autant Ă  son bien-aimĂ© pendant qu'il dort. RĂ©pons Parle, parle Seigneur L&P n°193. Confession du pĂ©chĂ© Seigneur Dieu, J’ai besoin de dĂ©poser devant toi le poids lassant de mon pĂ©chĂ©. J’ai besoin que cessent les alibis et les excuses qui ne trompent personne et surtout pas moi. J’ai besoin que cessent les regrets et les tourments qui ne dĂ©livrent personne et surtout pas moi. J’ai besoin de dĂ©poser entre tes mains ce sac de nƓuds oĂč je m’étouffe en vain. J’ai besoin de quelqu’un auprĂšs de qui je puisse confesser mon trouble et mon secret. J’ai besoin d’en finir avec les soucis qui m’assaillent du dehors et avec les tourments qui me rongent du dedans. J’ai besoin de la tranquillitĂ© de ta bontĂ©. Oh Dieu, j’ai besoin de toi. AndrĂ© Dumas RĂ©pons J’aime mon Dieu car il entend ma voix Psaume 116 b Annonce de la grĂące L’Éternel Dieu vit en nous. Que son Esprit nous anime ! Sa force transforme notre faiblesse, Sa misĂ©ricorde nous relĂšve de notre misĂšre, Sa vĂ©ritĂ© confond nos mensonges, Sa libertĂ© ouvre nos diffĂ©rentes prisons. C'est pourquoi le dernier mot Ă  notre sujet ne sera pas le nĂŽtre, mais le sien, Celui de son pardon et de son amour. Il nous redit ce matin Ma grĂące te suffit » Chantons notre reconnaissance RĂ©pons Ô que c’est chose belle Psaume 92 Confession de foi Je crois en Dieu sans pouvoir le dĂ©finir, il est la transcendance qui donne une autre dimension Ă  ma vie. Je ne connais pas son nom je n’ai de lui aucune image, mais toujours dans ma vie il est lĂ , comme une lumiĂšre qui Ă©claire mon chemin, un vis Ă  vis dans la solitude des jours. Je crois que si ma foi vacille, il croit en moi sans se dĂ©sespĂ©rer et c’est mon espĂ©rance. Je crois en JĂ©sus et je crois qu’il est le Christ. Dieu s’est rĂ©vĂ©lĂ© Ă  lui et l’a pris pour fils. il a cru en l’amour de Dieu et a aimĂ© son prochain inconditionnellement, il a Ă©tĂ© fidĂšle jusqu’au bout, loyal jusqu’à en mourir. Son exemple me conduit, JĂ©sus est pour moi un maĂźtre de sagesse. Sa rĂ©surrection a lieu chaque foi que nous marchons dans ses pas. Je crois en l’Esprit Saint, Et je ressens son action entre les hommes qui veulent faire advenir le royaume de Dieu. Il nous rĂ©unit dans la communion fraternelle, Il me reprend quand je m’égare et il Ă©claire les tĂ©nĂšbres de ma vie. J’ai confiance en son souffle, il m’a tant de fois sauvĂ©e. Je crois en l’homme, quand il transforme le monde pour le rendre plus juste, plus beau et habitable pour tous. Je crois que nous faisons ce que nous pouvons mĂȘme si ce n’est pas assez et j’ose croire que la foi, l’espĂ©rance et l’amour prĂ©sident Ă  l’action de beaucoup sur cette terre. Je crois qu’il me faut ressusciter chaque jour de ma vie. [Pasteure BĂ©atrice ClĂ©ro-Mazire] RĂ©pons Grand Dieu nous te bĂ©nissons Louange et PriĂšre n°69 Doxologie Gloire Ă  Dieu dans les cieux et sur la Terre et d’éternitĂ© en Ă©ternitĂ© » Lecture de la Bible Evangile de Jean, chapitre 18, versets 33-40 Chant d'assemblĂ©e Cantique 297, 1, 2, 3 PriĂšre d'illumination Eternel, apprends-nous Ă  Ă©couter ta Parole. Qu’elle entre dans nos coeurs et nous inspire aujourd’hui comme elle inspira les hommes et les femmes d’hier qui ont transmis leur tĂ©moignage de foi dans la Bible. Que ta Parole anime nos pensĂ©es et nos actes, pour que nous devenions des Évangiles pour ce monde. Amen. Jeu d’orgue PrĂ©dication Qu'est-ce que la vĂ©ritĂ© ? Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? » Est-ce une question purement provocatrice que pose Pilate Ă  JĂ©sus ? Ou bien est-il en train de dĂ©voiler la vĂ©ritĂ© mĂȘme de notre condition humaine ? Cette question hautement sceptique nous plonge dans un abĂźme d’oĂč ne peut sortir aucune rĂ©ponse satisfaisante. JĂ©sus ne rĂ©pond pas Ă  cette question mais il dit, avant que Pilate ne la pose, qu’il est nĂ© pour rendre tĂ©moignage Ă  la vĂ©ritĂ© et que quiconque est de la vĂ©ritĂ© entend sa voix. La vĂ©ritĂ© selon JĂ©sus serait donc une langue particuliĂšre dans laquelle on pourrait trouver son origine et qui permettrait de le comprendre, d’entendre sa voix. À entendre JĂ©sus, la vĂ©ritĂ© serait une sorte de terre de communion dans laquelle tous ceux qui y seraient nĂ©s pourraient se comprendre entre eux immĂ©diatement, et partager ce qu’ils sont, ce qu’ils pensent, ce qu’ils disent, sans besoin d’autre explication. Dans l’Évangile de Jean, cette vĂ©ritĂ© entourant le Christ est liĂ©e Ă  une nouvelle naissance qui peut avoir lieu dans la foi. La vĂ©ritĂ© est alors croyance plutĂŽt que savoir. À chaque Ă©tape de l’échange entre Pilate et JĂ©sus, le procurateur romain est renvoyĂ© Ă  ses propres paroles est-ce de toi-mĂȘme que tu dis cela ? » ou encore c’est toi qui dis que je suis roi ». JĂ©sus semble mettre Pilate en demeure d’assumer sa parole. Jusqu’à ce que Pilate pose la question qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? » Et que JĂ©sus ne rĂ©ponde rien, en attendant la dĂ©cision de Pilate, et l’acte qu’il choisit de poser dans cette situation oĂč il a un pouvoir. Comment trancher ? Que peut penser Pilate de JĂ©sus avec les Ă©lĂ©ments qui lui sont donnĂ©s ? C’est le problĂšme de toute vĂ©ritĂ© comment la connaĂźtre ? quel critĂšre peut nous permettre de dĂ©celer ce qui est vrai ou ne l’est pas ? Une parole, mĂȘme dite sincĂšrement, peut s’avĂ©rer fausse par le cours mĂȘme des circonstances. Les sciences Ă©voluent en nous faisant dĂ©couvrir que les vĂ©ritĂ©s d’hier sont devenues des erreurs aujourd’hui. Et, du cĂŽtĂ© thĂ©ologique, le dĂ©fi semble plus difficile encore, puisque personne n’a jamais vu Dieu et que les spĂ©culations les plus diverses cohabitent dans la mĂȘme religion, faisant de toutes nos prĂ©dications des dĂ©clarations Ă  haut risque de faussetĂ©. Sommes-nous alors contraints au scepticisme, mĂȘme en religion, c’est-Ă -dire dans la sphĂšre la plus indiquĂ©e pour dĂ©fendre avec force nos convictions ? Chaque fois qu’il est question de connaissance, on peut dire qu’il y a une part de doute, car celui qui cherche Ă  comprendre ou Ă  connaĂźtre l’objet d’étude qu’il se donne, doit faire preuve de prudence et s’en remet, au moins dans un premier temps, Ă  un doute raisonnable sur les hypothĂšses qu’il avance pour mener son enquĂȘte. Il s’agit lĂ  de l’esprit critique dans son usage le plus sage. Cette dĂ©marche mĂšne certains chercheurs Ă  des certitudes qu’ils choisissent parfois d’avancer comme des vĂ©ritĂ©s absolues. Malheureusement, le temps, l’expĂ©rience, ou une science plus Ă©laborĂ©e permettent souvent de remettre en question les vĂ©ritĂ©s les mieux Ă©tablies du monde, et c’en est fait de la stabilitĂ© du savoir. Devant cette rĂ©alitĂ©, les sceptiques de l’AntiquitĂ©, cherchant comment l’homme pouvait trouver la vie heureuse dans cette instabilitĂ©, dĂ©fendirent une philosophie de l’abstention de tout jugement. Selon le philosophe Pyrrhon d’Elis, la mĂ©thode qui Ă©vite tout trouble de l’esprit, c’est de n’avoir d’opinion sur rien, ni sur le bien, ni sur le mal, car, comme l’écrit son disciple Sextus Empiricus Celui qui est dans l’incertitude de la nature des biens ou des maux ne fuit rien, ne poursuit rien avec effort ; aussi jouit-il de l’ataraxie. » [Hypotyposes pyrrhoniennes, 1, 25-29, J. Grenier et Paris, Éd. Aubier-Montaigne, 1948, pp. 163-164]. Si le Christ recommandait Ne jugez pas », c’était sans doute davantage dans un souci d’éviter tout orgueil que par scepticisme. Car enfin, mĂȘme si nous ne disposons que des apparences pour juger si une chose est vraie ou fausse, peut-on vivre en cet Ă©tat de suspension de jugement ? Ne faut-il pas se dĂ©terminer et agir ? Que faire si l’on s’abstient de juger vraies ou fausses les connaissances qui nous sont utiles pour vivre ? Pour illustrer ces limites du scepticisme, MoliĂšre, dans sa piĂšce Le Mariage ForcĂ©, introduit un dialogue entre un philosophe sceptique nommĂ© Marphurius et Sganarelle qui vient le trouver pour qu’il l’aide Ă  se dĂ©terminer quant Ă  son Ă©ventuel mariage Marphurius— Que voulez-vous de moi, Seigneur Sganarelle ? Sganarelle— Seigneur Docteur, j’aurais besoin de votre conseil sur une petite affaire dont il s’agit, et je suis venu ici pour cela. Ah ! VoilĂ  qui va bien il Ă©coute le monde celui-ci. Marphurius—Seigneur Sganarelle, changez, s’il vous plaĂźt, cette façon de parler. Notre philosophie ordonne de ne point Ă©noncer de proposition dĂ©cisive, de parler de tout avec incertitude, de suspendre toujours son jugement ; et, par cette raison, vous ne devez pas dire Je suis venu » ; mais il semble que je suis venu. » Sganarelle— Il semble ! Marphurius— Oui. Sganarelle— Parbleu ! Il faut bien qu’il me le semble puisque cela est. Marphurius— Ce n’est pas une consĂ©quence ; et il peut vous sembler , sans que la chose soit Comment ? il n’est pas vrai que je suis venu ? Marphurius— Cela est incertain et nous devons douter de tout. Sganarelle— Quoi ? Je ne suis pas ici, et vous ne me parlez pas ? Marphurius— Il m’apparaĂźt que vous ĂȘtes lĂ , et il me semble que je vous parle ; mais il n’est pas assurĂ© que cela soit. 
 Sganarelle— Me voilĂ , et vous voilĂ  bien nettement, et il n’y a point de ce me semble » Ă  tout cela. Laissons ces subtilitĂ©s, je vous prie, et parlons de mon affaire. Je viens vous dire que j’ai envie de me n’en sais rien. Sganarelle— Je vous le dis. 
 La fille que je veux prendre est fort jeune et fort belle. Marphurius—Il n’est pas impossible. 
 Sganarelle— Que me conseillez-vous de faire ? Marphurius— Ce qui vous plaira. Sganarelle— J’enrage. Marphurius— Je m’en lave les mains. » À ce moment-lĂ , Sganarelle, dans sa rage, se met Ă  frapper le philosophe et il reprend Sganarelle—Te voilĂ  payĂ© de ton galimatias et me voilĂ  content. Marphurius— Comment ? Quelle insolence ! M’outrager de la sorte ! Avoir eu l’audace de battre un philosophe comme moi ! Sganarelle— Corrigez, s’il vous plaĂźt, cette maniĂšre de parler. Il faut douter de toutes choses, et vous ne devez pas dire que je vous ai battu, mais qu’il vous semble que je vous ai battu. Marphurius— Ah! Je m’en vais faire ma plainte au commissaire du quartier des coups que j’ai Je m’en lave les mains. » [MoliĂšre, Le mariage forcĂ©, ScĂšne V, in ƒuvres complĂštes, tome 2, Paris, Éd. Garnier-Flammarion, 1965, pp. 189-191]. On aura reconnu le geste de Pilate de se laver les mains, comme signe de l’abstention. Dans l’Évangile de Jean, Pilate ne se lave pas les mains devant la dĂ©cision qu’il a Ă  prendre Il sort et emploie une stratĂ©gie pour pousser la foule Ă  dĂ©cider elle-mĂȘme ce qu’il espĂšre secrĂštement. Il est probable que la foule choisisse de relĂącher JĂ©sus comme la coutume le permet. Mais la foule choisit Barabbas. Pilate a tentĂ© d’agir dans une situation oĂč il ne savait pas la vĂ©ritĂ©, ni sur les intentions de la foule, ni sur l’identitĂ© de JĂ©sus, ni sur son propre intĂ©rĂȘt dans l’affaire. Pilate a fait un calcul d’espĂ©rance. N’en sommes-nous pas tous rĂ©duits Ă  agir de la sorte ? Puisque nous ignorons oĂč est la vĂ©ritĂ©, ne sommes-nous pas sans cesse en train de calculer le moins mauvais, selon les apparences, pour pouvoir agir ? Car il est impossible de ne pas agir dans la vie. La vie implique des choix constants et ces choix se font souvent dans une grande obscuritĂ©, du moins dans la pĂ©nombre de la raison. Mais un calcul de probabilitĂ© ne peut remplacer la vĂ©ritĂ©, et l’intelligence humaine ne peut se contenter d’une telle mĂ©thode pour remplacer ce bien prĂ©cieux. C’est pourquoi l’humanitĂ© cherche la vĂ©ritĂ© au-delĂ  du savoir scientifique, et projette l’accĂšs Ă  l’inconnaissable dans l’imagination et parfois dans la foi. Pierre Bayle, philosophe protestant, pose ce problĂšme de la connaissance du vrai et dĂ©duit des limites mĂȘmes de notre raison, l’importance de la religion. Il Ă©crit C’est un grand pas vers la religion chrĂ©tienne [que de s’ĂȘtre confrontĂ© aux contradictions de la raison] ; car elle veut que nous attendions de Dieu la connaissance de ce que nous devons croire et de ce que nous devons faire elle veut que nous captivions notre entendement Ă  l’obĂ©issance de la foi. Si un homme s’est convaincu qu’il n’a rien de bon Ă  se promettre de ses discussions philosophiques, il se sentira plus disposĂ© Ă  prier Dieu, pour lui demander la persuasion des vĂ©ritĂ©s que l’on doit croire, que s’il se flatte d’un bon succĂšs en raisonnant et en disputant ». [Pierre Bayle, Pyrrhon » in Dictionnaire historique et raisonnĂ©, op. cit. t. XII, p. 106]. Doit-on renoncer Ă  la raison pour rechercher la vĂ©ritĂ©, pour passer du cĂŽtĂ© de la religion ? L’auteur du dictionnaire critique, ne saurait le dire ainsi. Mais il est une attitude chĂšre aux penseurs les plus humbles devant la difficultĂ© de trouver la vĂ©ritĂ©, c’est celle qui consiste Ă  accepter que notre raison ne suffit pas Ă  rendre compte de toutes les vĂ©ritĂ©s de ce monde. Cette prudence et cette part de scepticisme agacent parfois, parce qu’elles obligent Ă  renoncer au savoir ultime sur les choses. Dans cette perspective en effet, l’homme devient moins puissant dans le monde qui l’entoure et ne peut ĂȘtre la mesure de toutes choses, parce que certaines choses le dĂ©passent. Doit-on le dĂ©plorer ? Peut-ĂȘtre la vĂ©ritĂ© la plus utile Ă  notre humanitĂ© n’est-elle pas celle qui nous donne pouvoir sur tout ce qui nous entoure, ni celle qui nous apprend ce que sont les choses une fois pour toutes ; mais celle qui nous permet d’agir avec justesse, tout en sachant que certaines choses nous sont cachĂ©es et que nous courrons toujours le risque de l’erreur. N’est-ce pas lĂ  le lieu oĂč la conscience humaine peut s’exprimer, et faire des choix qui nous engagent et qui donnent du prix Ă  la vie que nous vivons ? N’est-ce pas la vĂ©ritĂ© sur notre juste place de garder Ă  l’esprit cette question qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? » toujours ouverte sur notre vie, entre scepticisme et courage. AMEN. Jeu d'orgue Chant d'AssemblĂ©e Psautier français Psaume n° 107 , versets 1,2,3 et 4 Annonces CollecteOrgue PriĂšre d’intercession ... et ensemble, nous pouvons dire avec confiance Notre PĂšreNotre PĂšre qui es aux cieux, Que ton nom soit sanctifiĂ©, Que ton rĂšgne vienne, Que ta volontĂ© soit faite Sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui Notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, Comme nous pardonnons aussi À ceux qui nous ont offensĂ©s. Ne nous laisse pas Entrer en tentation, Mais dĂ©livre-nous du mal, Car c'est Ă  toi qu'appartiennent Le rĂšgne, la puissance et la gloire, Pour les siĂšcles des siĂšcles. Amen. Exhortation et bĂ©nĂ©diction Allez, sans cesse dans la confiance Dieu vous bĂ©nit et vous garde. Amen. RĂ©pons Confie Ă  Dieu ta route Jeu d'Orgue Paroles des cantiques du dimanche 8 aoĂ»t 2021 Psaume Psautier Français n° 100B Vous qui sur la terre habitez », strophes 1, 2 et 3 Strophe 1Vous qui sur la terre habitez, Chantez Ă  haute voix, chantez ! RĂ©jouissez-vous au Seigneur, Egayez-vous Ă  son 2Lui seul est notre souverain, C'est lui qui nous fit de sa main Nous, le peuple qu'il mĂšnera, Le troupeau qu'il rassemblera. Strophe 3PrĂ©sentez-vous tous devant lui Dans sa maison dĂšs aujourd'hui ; CĂ©lĂ©brez son nom glorieux, Exaltez-le jusques aux 4Pour toi, Seigneur, que notre amour Se renouvelle chaque jour ; Ta bontĂ©, ta fidĂ©litĂ© Demeurent pour l'Ă©ternitĂ©. Cantique Louange et PriĂšre n° 297 O Dieu des grĂąces Ă©ternelles » Strophes 1, 2 et 3 Strophe 1O Dieu des grĂąces Ă©ternelles ! Le temps est proche oĂč ton amour Fera toutes choses nouvelles, PrĂ©pare-nous pour ce grand jour. Au vrai bonheur tu nous appelles, O Dieu des grĂąces Ă©ternelles !Strophe 2AuprĂšs des sources de la vie, JĂ©sus fait paitre ses troupeaux, Du berger la voix est suivie, Par les brebis et les agneaux ; Allons Ă  lui nous qu’il convie, AuprĂšs des sources de la vie. Strophe 3Celui-lĂ  vit, ĂŽ Dieu qui t'aime, Car ne pas t'aimer, c'est la mort ; Il vit, et son heure suprĂȘme Est sa paisible entrĂ©e au port, Puisqu'en aimant tu vis toi-mĂȘme, Celui-lĂ  vit, ĂŽ Dieu qui t' 4La foi doit se changer en vue, Une autre aurore suit le soir Ainsi la grĂące est attendue, Ainsi la gloire est notre espoir. Regardons plus haut que la nue, Et que la foi se change en vue ! Psaume Le Psautier français n° 107 Louez Dieu pour sa grĂące » Strophes 1, 2, 3 et 4 Strophe 1 Louez Dieu pour sa grĂące, CĂ©lĂ©brez son amour, Qui jamais ne se lasse, qui demeure Ă  toujours. Vous qu’il a sauvĂ©s des mains de l’adversaire, Vous qu’il a rassemblĂ©s des confins de la terre !Strophe 2Ils erraient solitaires dans le dĂ©sert sans fin AveuglĂ©s de poussiĂšre, privĂ©s d’eau et de pain. Vers toi ils ont criĂ©, Seigneur, dans leur dĂ©route ; Tu les as dĂ©livrĂ©s, les guidant sur la 3Dans les prisons obscures, des hommes enchainĂ©s Aux peines les plus dures Ă©taient abandonnĂ©s. Vers toi ils ont criĂ©, Seigneur, dans leur misĂšre ; Tu les as dĂ©livrĂ©s des fers qui les enserrent. Strophe 4 Au Seigneur rendez grĂące, Au Dieu libĂ©rateur ; Chacun de ses miracles Ă©merveille nos cƓurs. Que tous les rachetĂ©s, les hommes qu’il fait vivre, S’unissent pour chanter l’amour qui les dĂ©livre. Paroles des rĂ©pons du temps de l'Église AprĂšs la salutation RĂ©pons BĂ©nissons Dieu le seul Seigneur » Ps. 134, BĂ©nissons Dieu le seul Seigneur, Nous qu’il choisit pour serviteurs. Levons nos mains dans sa maison,Pour bĂ©nir et louer son nom. AprĂšs la volontĂ© de Dieu RĂ©pons Parle, parle Seigneur, ton serviteur Ă©coute » L&P n°193, Parle, parle Seigneur, ton serviteur Ă©coute Je dis ton serviteur, car enfin je le suis. Je le suis, je veux l’ĂȘtre, et marcher dans ta route, Et les jours et les nuits. AprĂšs la priĂšre de repentance RĂ©pons J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». Ps. 116, J’aime mon Dieu car il entend ma voix, Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse, Quand j’ai priĂ© au jour de ma dĂ©tresse, Dans sa bontĂ©, il s’est tournĂ© vers moi. AprĂšs l’annonce de la grĂące RĂ©pons Combien grande est ta gloire » Ps 92 selon L&P n° 38 Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, Et combien tes hauts faits sont dignes de mĂ©moire ! Tes Ɠuvres sans pareilles ont rĂ©joui mon cƓur, Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles ! AprĂšs la confession de foi RĂ©pons Grand Dieu, nous te bĂ©nissons » L&P n°69, Grand Dieu, nous te bĂ©nissons, nous cĂ©lĂ©brons tes louanges, Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges, Et prosternĂ©s devant toi, nous t’adorons, ĂŽ grand Roi ! Et prosternĂ©s devant toi, nous t’adorons, ĂŽ grand Roi ! AprĂšs la bĂ©nĂ©diction RĂ©pons Confie Ă  Dieu ta route » L&P n°309, BĂ©nis ĂŽ Dieu nos routes, nous les suivrons heureux, Car toi qui nous Ă©coutes, tu les sais, tu les veux. Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi, MĂȘme au travers des ombres, ils conduisent Ă  toi.

douter est ce renoncer à la vérité